Cat street / Yoko Kamio

Publié le par Lau

Cat street de Yoko Kamio : enfin un manga pour fille qui est intelligent !!!

(édité chez kana, 8 volumes de prévus, série en cours)

 

Keito Aoyama est une ex-enfant star, obligée, depuis son plus jeune âge, à apprendre le chant, la comédie et à enchaîner les castings. Difficile de mener une vie normale quand on est poussé à devenir une star par ses parents, isolée de ses camarades de classe jaloux. Keito croit avoir trouvé une amie en Nako qui partage avec elle le rôle principal d'une comédie musicale. Oui mais, pas besoin d’être adulte pour être dévorée par l’envie et l’ambition ; et Keito va en faire les frais. Incapable de se remettre de la trahison de Nako, elle reste muette sur scène… Voilà pour le background tragique de l’héroïne.

7 ans plus tard, Keito vit toujours recluse en Hikikomori*, isolée de sa famille qui n’essaye plus de la comprendre (ni de lui pardonner : l’ingrate a quand même foutu en l’air la belle vie que sa mère lui avait programmée : strass, paillettes et antidépresseurs).

Un jour où exceptionnellement elle sort de chez elle, un homme l’aborde et lui propose de rejoindre une école (El liston) réservée aux jeunes exclus du système scolaire. Les étudiants sont libres d’aller en cours ou non, de participer aux activités. Keito va y croiser des jeunes gens ayant vécu un traumatisme ou en marge de la société psychorigide nippone car trop originaux ou non conformes. Momiji, Reiet Koichi vont aider, chacun à leur manière, Keito à sortir de sa coquille, à reprendre goût à la vie et se lier de nouveau aux autres. Pourtant, ce retour à la vie reste fragile et un rien peut la faire retomber dans ses vieux démons. Surtout que ses nouveaux amis traînent leurs propres casseroles. Mais l’optimisme reste de rigueur et les différents personnages évoluent, s’ouvrent au monde et prennent peu à peu confiance en eux !

 

Alors voilà (enfin) un très bon shojo qui tient toujours la route au bout de 4 tomes (sur 8 de prévus). Certes comme souvent dans ce genre, l’héroïne est un peu nunuche mais on lui pardonne volontier sa candeur et sa naïveté, après tout c’est comme si elle était encore une gamine de 9 ans avec le corps d’une jeune fille de 16 ans. Elle doit réapprendre à vivre, à aimer (bah oui c’est l’âge) et à renouer les liens avec les autres, y compris sa famille.

 

Le dessin est agréable et clair, loin des habituelles (et détestables) fioritures qui remplissent les pages de shojos.

           

Bref un manga touchant sans être mièvre, habile sans être larmoyant qui aborde un problème ancré dans la société japonaise : celui des jeunes exclus, isolés car ne rentrant pas dans le moule.

A lire

 

* Hikikomori = pathologie psychosociale et familiale touchant principalement des adolescents  ou de jeunes adultes qui vivent cloîtrés chez leurs parents, le plus souvent dans leur chambre pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, en refusant toute communication. (source : wikipedia)

 

 

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Publié dans Chroniques

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