Ikigami / Motoro Mase .- Asuka, 2009

Publié le par Nico

Ikigami / Motoro Mase .- Asuka, 2009

 

Va-t-on enfin vers une reconnaissance du manga, est-il concevable qu’on cesse un jour de  le considérer comme une simple distraction adolescente ?

Bien évidemment et j’en suis persuadé : la France est le deuxième pays consommateur de manga, il sera lu comme au Japon par toutes les classes d’âges. Mais pour se faire, il va falloir éduquer les masses, et arrêter de systématiser cette culture à un ninja de pacotille nommé Naruto.

 

Le temps est venu de parler d’auteurs importants comme Motoro Mase, bruler en place public le stupide monstre jaune appelé Pikachu me semble un bon début.

On se souvient de Mase, dans le cas contraire fouillez dans Manga Ja-pam lire ma chronique précédente !!!

C’est l’auteur du terrible « Heads », un thriller démoniaque où un jeune homme se prend une balle en pleine tête, se fait greffer une moitié de cerveau et plonge dans une schizophrénie inquiétante.

 

A la manière du « 1984 » de Georges Orwell, Mase met en scène un état totalitaire aux moyens de contrôle pour le moins surprenants.

Pour assurer la prospérité de la nation, la classe dirigeante impose à son peuple un positivisme diabolique. Dans cette dictature, tous les enfants reçoivent une injection contenant des vaccins. Certaines doses contiennent une micro capsule létale : l’Ikigami.

Entre 18 et 24 ans, une personne sur mille doit mourir, inculquant ainsi le goût de vivre, et une parfaite soumission à l’état.

Le héros de cette histoire Fujimoto, travaille au sein de cette administration, il est chargé de remettre le préavis de mort aux élus. Ce vil travail n’est pas sans conséquences, le jeune homme est tiraillé.

Que feriez-vous s’il vous restait 24h à vivre. Ces deux premiers tomes montrent différents comportements : la folie vengeresse d’un jeune homme, la bonté d’un auxiliaire de vie dans l’accomplissement de son travail, ou le destin raté d’une jeune musicienne.

 

Ce manga a suscité la polémique au Japon, certains y voient une allégorie frappante du Japon contemporain. Image appuyée par les travers de ce tout petit pays : son patriotisme, son rejet de l’individualisme et ses atteintes aux libertés fondamentales. Mase déclare d’ailleurs qu’Ikigami serait interdit sous une dictature. Nous n’en sommes pas encore là, toutefois rappelons nous du « Big brother » (1984 / Orwell), la littérature est parfois prémonitoire.


 

 


Publié dans Chroniques

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